MOLLY
levent quand il nous vient debout
tirer les bords aux formes de ton corps
ta voix quand elle n'est plus qu'une chanson
qui me déchire en venant me chercher
souvent aussi tes mains ont la couleur du ciel
je me maquille pour ne point trop sentir
qu'a trop donner de la godille
la barque peut chavirer
mais que c'est bon de crier Rome et l'Italie
tes rires qui me guéritont des janviers des févriers
des gadins dans la vie
des envolées lyriques
berceuse monotone d'illusions d'éclats
la mer rejète nos déserts
les décors minables des vies en trompe l'oeil
tes yeux profonds rongent tant d'ombre autour
comme ça
parce que c'est toi
nos gestes ont la forme d'arabesques
en ouvrant les pans de nos chemises
la ligne de ton cou
tes cheveux qui dansent quand tu fais ta peau de chagrin
je m'éveille et je crie
toi pour tracer l'horizon
pour écrire demain
ton nom que je proclame aux détours du chemin.
( 1982 )