les miettes
du mauvais temps
la nuit
coup méchant de vent
ça cogne
ça siffle
aux vitres du séjour
le confort de la couette
et la flemme insomniaque
vous gardent en veille bienheureuse
on ronronne sous abris
en se retournant
mais
n'y tenant plus comme l'enfant
se glisser sur le balcon
frigorifié
respirer
grandes goulées
profondément
sur le port
en-bas
quelques maigres lumières
semblent s'être recrocquevillées
sous l'assaut continu
point de pluies
elles se réservent pour l'heure du boulanger
et la lune blanchâtre s'efface sous la sombre cavalcade
de suroît
on imagine la mer
qu'on ne voit pas
noire
blanchie de crêtes coléreuses en solitude
voilà
cette fois on y arrive au presqu'hiver
on se rentre
ravi d'être là
frontalier maritime
ne reste plus
qu'à retourner en lecture
accompagné du chant hargneux
des dieux océaniques.
( Perros . décembre )