22 janvier 2016
j'ai relu
ce jour là, j'ai bien cru tenir quelque chose et que ma vie s'en trouverait changée . mais rien de cette nature n'est définitivement acquis . comme une eau, le monde vous traverse et pour un temps vous prête ses couleurs. puis se retire , et vous replace devant ce vide qu'on porte en soi , devant cette espèce d' insuffisance centrale de l'âme qu'il faut bien apprendre à côtoyer, à combattre, et qui , paradoxalement, est peut-être notre moteur le plus sûr.
Nicolas Bouvier. l' usage du monde .
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