22 mars 2016
les miettes
Les bernaches
Dans la douceur oblique
d'une frileuse soirée de mars
elles vont
en troupes fébriles
montrant leurs culs blancs
d'oies en goguette
toutes occupées qu'elles sont
à la ripaille d'une marée montante
quand elles émergent
têtes noirâtres
elles tiennent leur espace
leur distance polie
dans de lents gracieux allers retours
surveillant mine de rien
l'alentour
sans crainte véritable
elles sont dans la paix du soir
tout simplement
à chacun sa place
à chacun sa lisière
elles savent
mieux que quiconque
le printemps est de retour
ailleurs
au nord
d'autres migrateurs
vont s'arrêter
devant les mares de sang
de l'éternel hiver .
( Perros . mars. )
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