les miettes
Les saisons.
Ce maudit mois
de trop
sans lumières
on courbe l'échine
en attendant
derrière la vitre
on regarde
le bleu délavé des ciels de passage
de grandes envies d'échappées
vite recouvertes
de grisailles basses et prononcées
pulls encore de rigueur
maugréer d'impatience
les colzas d'or
colorent le calendrier
ou un doigt hésitant
chercheles dimanches
il se joue de nous
entre ses doigts durs
et donne à vivre enfin
quelques premières chaleurs lumineuses
qu'il balaie
aussitôt
de ses mauvais songes brumeux
toujours incertain
il vent en vrac
à coeur qui voudra
chansons
et déconvenues
des enfants déliés
vont patauger
bruyants
mouillant à qui mieux mieux
en arabesques d'écume
devant la mer montante de derrière l'horizon
et quelques femmes-lézards
sur leur bout de plage
prennent leurs quartiers d'été
les bénéfices des lumières
des espaces
à dévorer comme morts-la-faim
cavaler
entre vagues bleues des grands beaux temps
aller pieds nus
têtes en l'air
jouissant sans compter
des longueurs du jour
jeune fille
mangue bachelière
légère et solaire
elle danse
orange
l'invite facile
dans les musiques
et leurs lumières
de ses yeux d'infante ébahie
aux artifices
pétillants nocturnes
elle se fait pêche mûre/ mer
instable aussi
sait se faire
grise ronchonneuse
et passe ses habits
vieilles pommes
de l'automne pluvieux
elle trébuche
agacée
mais cela ne dure
que d'impatience
tout se déchire
comme voile Glaz
des promesses
dans ses lunettes de soleil
c'est la rallonge dessous la table
fragile comme pièce rapportée
tirée chaque année
au repas de famille
c'est selon
chaleureux comme on aime
atroce et gris
quand c'est mal pris
sous des tombereaux
de grisailles
il traîne
d'obliques lumières ocres
sur des horizons balafrés
ils avaient la mer
et cherchaient la lumière
mais
les sombres monotonies
des vieillards
traîne
ses langueurs
nocturnes
en jouant
aux cercles des enfants
impatients
jusqu'au solstice
de l'hiver
qu'illuminent partout
les hommes
achalandés etsoucieux
derrière
la fin du cycle
ou le début
c'est selon
tous les hivers se ressemblent
immobilités de mauvais goût
les hommes bourdonnent
en gris labeurs
leur ordinaire
tous en quête
de lumière
elle reviendra
elle revient toujours
mais dieu
qu'elle sait prendre son temps .
(Perros . février 2017 . janvier
2018.)