les miettes
j'aurais pu te dire
j'aurais pu te dire
au printemps tu veras
nous irons compter les galets
ceux qui roulent
au gré de la mer
bras dessus bras dessous
conter les grands arbres de l'allée
jusqu'à la vieille fontaine
mal habillées de mousses
autour du filet d'eau chantant
que veille la petite croix de granit fatigué
de tant d'espoirs secrets
aux pas légers retrouvés
l'offre dans les prés
des premières chaleurs
les lumières
les odeurs
en dame nature
et ton clair regard
retrouvé
dans les fonds colorés du mois de mai
au printemps tu veras
les villes blanches
collines bleues
mers scintillantes de carats
les lunes d'argents
terrasses de cafés
allonger nos jambes
eaux pétillantes ou vin blanc
comme on voudra
tous ces plaisirs en vrac
dans nos paniers d'osiers
au retour du marché
et tous les gens
libérés
collectionnant
les rires le bel humeur
les peaux nues retrouvées
au printemps tu veras
ce monde nous enchantera
dans tout le syncopé des horizons possibles
dans tous les récits de l'enfance
j'aurais pu te dire
mais non
le manque seulement.
( Perros . février. )