j'ai relu
à l'esprit en mal de notions qui s'est d'abord nourri de telles apparences, à propos de la pierre,la nature apparaîtra enfin, sous un jour peu-être trop simple, comme une montre dont le principe est fait de roues qui tournent à de très inégales vitesses,quoiqu'elles soient agies par un unique moteur.
les végétaux, les animaux, les vapeurs et les liquides, à mourir et renaître tournent d'une façon plus ou moins rapide, la grande roue de la pierre nous parait pratiquement immobile, et même, théoriquement,nous ne pouvons concevoir qu'une partie de la phase de sa très lente dégradation.
si bien que contrairement à l'opinion commune qui fait d'elle aux yeux des hommes un symbole de la durée et del'impassabilité, l'on peut dire qu'en fait la pierre ne seréformant pas dans la nature, elle est en réalité la seule chose qui y meure constamment.
Francis Ponge. le partipris des choses. ( le galet ).